La Cité Interdite - 故宫

Fondation à l’époque Ming (1406-1420)

La Cité interdite fut construite par l’empereur Yongle, qui décida en 1406 d’établir sa capitale à Pékin. Inspirée du palais impérial de Nankin, sa construction dura 14 ans et s’acheva en 1420. Son plan précis, organisé selon une ligne centrale, reflète l'harmonie entre l'homme et le ciel, symbole du pouvoir impérial absolu. L'ensemble couvre 720 000 m², principalement en bois, avec des toitures jaunes et des bases en pierre blanche, suivant strictement les principes du Feng Shui.

Rénovations sous la dynastie Qing (1644-1911)

Aux époques Kangxi et Qianlong, la Cité interdite connut d’importantes rénovations et ajouts de jardins inspirés du sud de la Chine. Le Jardin de Qianlong et la Bibliothèque Wenyuan illustrent cette fusion des styles architecturaux nord et sud. Le Palais Kunning fut transformé pour accueillir des rituels chamaniques, signe du métissage culturel mandchou-han. Quant au Pavillon Yuhua, construit sous Qianlong, il symbolise l’union entre le pouvoir impérial et le bouddhisme tibétain.

Transformation moderne (depuis 1912)

En 1925, après le départ de l’empereur Puyi, la Cité interdite devint officiellement un musée public. Dès 1949, elle fut classée monument historique national avec d'importants travaux de restauration. Enfin, en 1987, l’UNESCO la classa au Patrimoine mondial, reconnaissant son importance exceptionnelle comme le plus grand palais en bois préservé au monde.

Architecture et symbolisme de la Cité interdite

Ordre spatial et symbolique

La Cité interdite est construite autour d’un axe central de 7,8 km orienté du sud au nord. Cette symétrie parfaite exprime l’idéal confucéen d'équilibre et d’harmonie. À l'avant, les trois grands palais officiels représentent l’autorité impériale. À l’arrière, les résidences privées illustrent l’intimité familiale. Chaque couleur a également sa signification : les toits jaunes symbolisent le pouvoir impérial, le rouge des murs évoque la chance, tandis que le vert des palais réservés aux princes représente la vie.

Éléments décoratifs : symboles de pouvoir

Les sculptures et décorations des bâtiments révèlent clairement la puissance impériale. Par exemple, dix créatures mythiques placées aux angles du Palais de l’Harmonie Suprême (le plus haut niveau autorisé) protègent symboliquement l’empereur. Les dragons sculptés sur les murs incarnent le prestige suprême du souverain. Enfin, l’organisation du palais distingue clairement les espaces publics grandioses (comme la salle du trône haute de 35 m) des cours privées, plus petites et intimes.